Psychopraticienne à Casablanca

Quand la souffrance ralentit le vivant

Une lecture gestaltiste du mouvement entravé

Pour moi, la souffrance est un vécu intérieur qui empêche, freine, entrave.

Elle agit comme un rappel brutal de la dureté de l’existence, une sensation d’être confiné dans son propre corps. Quelque chose cherche à s’extérioriser, à se dire, mais la lourdeur ressentie dans la chair, les muscles, l’âme, ralentit le mouvement – autant intérieur qu’extérieur.

La souffrance est liée à la douleur, mais aussi à la dimension temporelle : au temps figé, étiré, au poids de l’effort qu’il faut fournir pour rester vivant, pour supporter, pour continuer d’être. Elle fait émerger un sentiment d’impuissance, une incapacité à se mouvoir de façon fluide. Lorsqu’elle ne circule pas, lorsqu’elle reste figée dans le corps ou dans la pensée, elle devient presque insupportable.

Et dans son intensité, la mort peut parfois apparaître comme le seul recours pour mettre fin à ce trop-plein.

Mais la souffrance, dans sa densité, fait aussi partie des paradoxes du vivant.

Elle côtoie parfois de très près les élans de beauté, les instants de lumière — comme si elle préparait ou révélait la joie possible. Elle peut ainsi être un élément de transformation.

La Gestalt-thérapie, en prenant en compte la personne dans son entièreté, ouvre des possibles. Elle aide à sortir de certains enfermements qui limitent toute perspective ou projection vers l’avenir.

Dans le mal-être que portent certains de mes clients, je peux observer que c’est souvent la relation qu’entretient la personne avec son environnement – qu’il soit professionnel, personnel, affectif ou existentiel  – qui a besoin d’être éclairée.

Cette relation, aussi boiteuse soit-elle, lui a longtemps servi de béquille ou d’appui, jusqu’au moment où quelque chose se fige, où la capacité à se mouvoir et à se projeter s’amoindrit, et où naît le besoin d’en sortir… de demander de l’aide pour retrouver un souffle, une direction, un pas vers soi.

Et si la souffrance, dans ce qu’elle contient de figé, portait aussi les premières traces d’un mouvement possible ?

Un frémissement. Une question. Une rencontre.

Je vous accueille là où nous sommes tous les deux.